La commune de Pradinas a été créée en 1838. 1142 habitants à l’époque. Le 10 juin 1973 a été votée une délibération pour le rattachement de Laval et Campjauzan qui étaient alors sur la commune de Cabanès.

Grâce à l’étude d’une courbe démographique, Mme Suzette POUX, ancienne secrétaire de mairie, avait remarqué que l’exode avait commencé à la fin du XIXème siècle. A cette époque, les familles étaient très nombreuses et ne pouvaient pas assumer la survie de tous leurs membres.

Parmi les causes principales de départ, tout d’abord, les conséquences de la guerre 1914-1918 qui a frappé les campagnes françaises. Plus de 40 morts à Pradinas, des jeunes, donc moins de mariages et moins d’enfants. Et comme dans toute guerre, quand les prisonniers ou les combattants retournent chez eux à la fin des conflits, les jeunes filles du même âge sont déjà mariées. Beaucoup de ceux qui sont revenus à Pradinas sont restés célibataires, surtout après la guerre d’Algérie. Nous détenions vers 1970 le triste record du nombre de célibataires masculins à Pradinas (plus de 30).

L’autre cause de la désertion des campagnes est l’attirance de la ville, avec la possibilité d’y trouver un emploi. On pouvait également prolonger des études et passer assez facilement des concours (Ecole Normale, poste, impôts) qui, semble-t-il, étaient accompagnés d’une promotion et c’est vrai aussi, de conditions matérielles plus lucratives.

Il y a eu à Pradinas, par le passé :

3 écoles

École des frères (Grande rue) fermée vers 1960 (jusqu’à 100 pensionnaires aux dires de M. Paul GENIES et M. Paul Tournier)
École des sœurs (actuellement le restaurant) fermée vers 1976. Les sœurs faisaient aussi office d’infirmières
École laïque à la mairie actuelle

4 auberges

Actuel emplacement des logements sociaux rue des artisans
Maison désormais habitation grande rue. Devenue un bureau de poste jusqu’en 1960, ensuite été déplacé vers la mairie
Maison désormais habitation située rue des artisans
Restaurant Boursinhac, désormais maison d’habitation, avenue du centre

Poste

Dernier Facteur basé à Pradinas : Mr Joseph RIGAL
Dernière postière à l’époque du non-téléphone : Mme Nancy RAYNAL

1 cordonnier

Pierre Charles Rivière rue du sabotier
Arrière grand-père de Catherine Le Maguet

1 boucher

Puel à côté du restaurant

1 horloger

Fastré situé entre la place de l’église et la rue du restaurant

1 sabotier

Boyer angle rue du sabotier et rue des artisans

1 boulanger

Portes place de l’église

3 minotiers 

Délès Moulin de Bernardou
Cayssials Moulin de la Barrière
Après Barrière Moulin de Pouget (Pauvre)

2 anciens moulins :
Route Salvetat Moulin de Marty
Moulin de Pouget (Originaire de Testet)

3 transporteurs

Rivière
Salesses
Pomié                                       

3 épiciers

Pomié (Anciennement Bousquet rue des artisans)
Salesses
Rivière                      

1 coiffeuse

Angèle FRAYSSE Grand-mère de Nathalie Fraysse                     

1 tailleur

Cyprien FRAYSSE Arrière-grand-père de Nathalie Fraysse                  

3 couturières   

Zélia BORS Le Mas
Félicie COUFFIGNAL dans le village
Justine FRAYSSE Arrière grand-mère de Nathalie FRAYSSE                

1 modiste 

Maria POUX (Mère de Jean POUX) rue des artisans              

1 rouennerie devenue 1 mercerie

Marie rivière Grand Mère de Paule LAGARRIGUE

Rosa RIVIERE Mère de Paule LAGARRIGUE        

4 forgerons

BESSOU Emile (père) puis Gilbert (fils) au ROUDEYROU
Georges MAZARS à l’Albonie
Ginestet à Lacombe
Savy rue des artisans

1 sonneur de cloche et fossoyeur  

Dernier : Gilbert TEULIER

1 réparateur de vélos  

Jules SOUYRI (Dit le Cyclou) dans le bourg

1 charron

Germain DELMAS dans le bourg

2 plâtriers 

Ernest POUX Rue des artisans (Grand oncle de François POUX)
Claude DELBES à La Bessière

2 menuisiers  

André BOURSINHAC
Jean POUX

2 scieries

CAYSSIALS du Moulin Barrière
DELES de Bernadou

Garde champêtre

BARRES Père de Paulette BOYER
Emile COUFFIGNAL dit Milou
Paul TOURNIER Père de Paulette REVEL

4 maçons

Jacques FRAYSSE au Camp
Alfred FRAYSSE Grand-père de Nathalie FRAYSSE
Urbain ROUTABOUL (Trouvedeniers)
Adrien CHINCHOLLE (Escarassou de Bigergues)

Remerciements à Mesdames Suzette POUX, Christiane SALESSES et Eliane BOURSINHAC pour leur précieuse aide sans laquelle ce chapitre n’aurait pas vu le jour. Si vous souhaitez apporter des correctifs ou des compléments à ce texte, merci de vous rapprocher de la mairie.

LISTE DES MAIRES DE PRADINAS

Depuis le 18 mai 2020: M. François VABRE
De 2008 au 18 mai 2020: M. Christian CHINCHOLLE
De mars 1969 à 2008: M. Gérard ROQUES-ROGERY
D’octobre 1947 au 25 février 1969: M. Paul ROQUES
Du 23 juin 1946 au 26 octobre 1947: M. Achille HYGONNENQ
Du 6 mai 1945 au 6 juin 1946: M. Roger ROQUES
D’avril 1941 à avril 1945: M. Joseph TOURNIER
De 1938 à avril 1941: M. André ROQUES
Du 16 février 1908 au 19 mai 1938: M. Gaston ROQUES
De 1900 à janvier 1908: M. Louis PASCAL
De 1871 à 1900: M. Joseph GINESTET
D’avril 1864 à avril 1871: M. Charles FASTRE
De juillet 1852 à janvier 1864: Mme Marie Louis ROGERY
D’avril 1848 à juillet 1852: M. Charles FASTRE

Le texte suivant est extrait d’un bulletin de Sauveterre de Rouergue de 1995 intitulé « Etude et Sauvegarde des Maisons et Paysages, de la Nature et de l’environnement du Rouergue. Ce bulletin était consacré à Pradinas et Claude Peyrot. Ne voyez pas dans certains mots ou expressions des fautes d’orthographe car cela est exprimé en vieux français. Ce texte datant de 1995, il est normal que vous y remarquiez des différences dans les noms de certaines demeures.


Paroisse et commune de Pradinas

Plusieurs hypothèses tentent d’expliquer l’origine du nom de cette commune : Pradinas. Toutes ont en commun le mot occitan prat ou prada qui désigne un pré ou un grand pré, et qui aurait été situé à proximité du prieuré.

On trouve des traces de ce prieuré dès le XIIe siècle. Il aurait alors dépendu de Saint-Amans de Rodez.

En 1421, Guilhaume de Guilhermin est titulaire de ce prieuré qui compte 128 familles réparties dans 20 villages et qui couvre une superficie de 1 679 ha.

Le compte rendu de la visite pastorale du 13 janvier 1635 nous apprend qu’Antoine Combettes est alors prêtre de la paroisse et qu’il y a cinq prêtres résidents. Le prieuré, possédé par noble Claude de Loupiac, prieur, est d’un revenu de 300 setiers de blé.

Le poète de langue d’oc Claude Peyrot, prieur de 1748 à 1765, y compose ses célèbres Géorgiques patoises.

La réponse d’Alexandre Peyrot au questionnaire que l’évêque de Rodez envoie, en 1771, à toutes les communautés paroissiales, nous donne quelques détails sur la vie de cette paroisse de Pradinas, qui compte 795 habitants et qui est « à peu près comme une navette de tisserand avec le clocher au milieu ». A cette date, il n’y a pas d’hôpital, pas d’école mais beaucoup de pauvres. Les récoltes ne suffisent pas à faire vivre la population. Vingt paires de bœufs sont employées au labour mais les châtaigneraies occupent les trois quarts du terrain cultivé.

Le 12 janvier 1806, l’abbé Albert de Grimal est nommé à la cure de Pradinas qu’il dessert pendant 29 ans. La paroisse lui doit en particulier :

  • L’érection de la paroisse en succursale,
  • La refonte de la grande cloche et l’achat de la plus petite,
  • L’achat du maître-autel en marbre de couleur,
  • Le dallage de l’église en pierre de Combrouze,
  • La reconstruction du porche,
  • La croix de la place.

L'église

L’église primitive connue n’avait que deux compartiments ou deux panneaux d’une longueur d’environ 11 ou 12 mètres sur 5, mesurée intérieurement. L’autel devait être appuyé au mur oriental.

On ne sait à quelle époque, deux autres panneaux furent ajoutés successivement à cet oratoire. L’église ainsi allongée avait 21 ou 22 mètres de longueur sur 5 de large, plus deux chapelles de 4,70 m de large sur 2,25 m de profondeur. L’une était dédiée à saint Georges et l’autre à saint Blaise.

Cette église était bien mal éclairée et aérée. Elle n’avait à la partie nord qu’une fenêtre de 25 cm de large sur 75 cm de hauteur. Les deux extrémités, dont l’une était cachée par le retable de l’autel, avaient deux œils-de-bœuf. La partie méridionale avait quatre ouvertures, sans aucune régularité ni conformité. Celle du sanctuaire, qui était la principale, était murée, on ne sait trop pourquoi. La porte d’entrée était au fond de l’église, du côté du Midi, sous un porche qui servit ensuite de sacristie pour les marguillières. Dans cette partie était une tribune, occupant tout un panneau. On y montait par un escalier en pierre, en forme de vis, qui conduisait de plus aux voûtes où l’on avait établi des greniers pour le blé de la dîme.
Dans ce même panneau étaient les fonts baptismaux, incrustés dans le mur.

Du côté opposé était le maître-autel. Le sanctuaire occupait tout le panneau sur lequel se trouve le clocher. On montait à cette tour par un autre escalier en pierre, vissé, qui conduisait aussi aux voûtes, divisées en deux. Dans la partie adhérente à la tour était le grenier de l’œuvre, séparé des autres deux par un mur.

Du haut de la voûte du sanctuaire étaient appendues les cordes des cloches qu’on sonnait de ce lieu. En 1767, M. de Grun, vicaire général du diocèse, ordonna, dans sa visite des églises, la suppression de ces cordes, à l’exception d’une seule, ainsi que la fermeture des trous pratiqués à cette voûte. Rien, en effet, de plus ridicule que de voir, pendant les offices les plus solennels, trois hommes appendus en mème temps à ces diverses cordes, au milieu d’un sanctuaire étroit et rempli de fidèles ; rien non plus de si peu édifiant et de plus capable de distraire les fidèles.

Le clocher portait sur le sanctuaire. C’est une grosse tour carrée de 5 à 6 mètres de côté. Elle avait d’abord une élévation d’environ 15 mètres. La tradition attribue à M. le prieur Teyssèdre un exhaussement de 10 mètres environ, lanterne comprise. Elle a été foudroyée plusieurs fois, mais cependant sans grand dommage. Elle est d’une grande solidité.

Photos de l'église

Autels anciens

L’église avait trois autels : un dans le sanctuaire et les deux autres dans les chapelles latérales. Ils étaient tous fixes, faits d’une seule pierre calcaire en forme de table, soutenue par une maçonnerie et tous marqués de plusieurs croix ciselées, consacrés en 1480 par Mgr Bertrand de Chalençon.

Dans la maçonnerie de celui du sanctuaire, il a été trouvé lors de sa démolition un vase en pierre de taille recouvert d’une ardoise, le tout enduit d’une épaisse couche de mortier. Dans ce vase était un autre vase en bois, contenant plusieurs ossements, enveloppés dans une étoffe en soie, qui ont été recueillis par le desservant. Il n’a été trouvé rien de semblable dans les autres autels.

L’autel Saint-Georges, situe dans la chapelle méridionale était à l’état d’interdiction tant était grand son dénuement. Un cadre sculpté, avec des peintures détériorées renfermait une toile grossière sur laquelle on avait tant bien que mal tracé le portrait de ce saint, monté sur son cheval fougueux et tenant de ses deux mains une lance dont il avait percé un dragon-serpent. Quatre chandeliers en bronze de 30 cm de haut, une nappe pourrie et un couvre-autel en indienne blanchie par l’humidité, telles étaient les richesses de ce monument. Celui du côté opposé, dédié à saint Blaise et plus tard Notre-Dame du Rosaire, avait été restauré lors de cette dernière dédicace. Sans être riche, cette chapelle était décente.

Le retable de l’autel du sanctuaire était de style corinthien, à quatre colonnes torses entrelacées de ceps de vigne. Sa confection avait demandé un certain travail et coûté assez cher. On aurait essayé de le faire réparer pour l’utiliser encore, mais il était tellement vermoulu que plusieurs pièces se détachaient d’elles-mêmes et que les frais de restauration auraient dépassé le prix de sa valeur.

Sièges d'église

L’église de Pradinas, en raison sans doute de l’exiguïté de ses dimensions, resta sans sièges jusqu’en 1835. Il y avait seulement le long des murailles de la nef et à la tribune quelques bancs portant sur quatre chevilles et quelques planches dans le sanctuaire fixées à la sainte-table et aux lutrins.

L’église une fois terminée, on s’occupa des sièges de cet édifice. Une partie des fidèles en voulait et une partie n’en voulait point. On commença à autoriser le placement de quelques chaises. Plus tard, on en laissa introduire un plus grand nombre. Ce nombre, assez restreint dans le principe, fut porté ensuite à 200, puis à 300 et enfin à 400.

Ces chaises étaient doubles ou à tombereau. La maladresse des gens détermina la fabrique à leur substituer des bancs à cause du bruit assourdissant et inconvenant que les chaises faisaient par suite des évolutions des fidèles.

On avait, pour plus de décence, mis les hommes d’un côté de la nef et les femmes de l’autre. Cet ordre était peu respecté, surtout par les femmes qui, s’emparant des chaises rangées dans la partie réservée aux hommes, empiétaient également sur la partie de l’église qui leur était aussi destinée, ce qui faisait qu’aucun passage n’était libre. Cet abus contribua encore à faire construire des bancs, moins maniables et plus aptes à faire prendre aux fidèles in-dévots une posture plus respectueuse.

Presbytère

Le presbytère est situé au nord de l’église, donnant sur une petite place encombrée de deux séchoirs, construits au beau milieu, sans opposition de l’autorité. Il a trois façades.

La première, où se trouve l’entrée, est orientée au couchant. Elle a, à ses deux angles, deux tours rondes qui lui donnent l’aspect d’un vieux château. La première sert de contrefort à l’église et dans l’autre se trouve un passage ayant à droite une cave et à gauche la grange. Au premier, sont deux chambres et un cabinet.

La deuxième façade donne sur la place. Au rez-de-chaussée sont trois compartiments : l’un pour le bois, l’autre pour les pommes de terre et le troisième pour l’écurie. A l’étage supérieur sont la cuisine, le salon et la chambre curiale.
La troisième façade donne au levant. Le rez-de-chaussée se compose de la sacristie, de la loge aux cochons et du poulailler. L’étage supérieur renferme la chambre de la servante et deux greniers. Les galetas sont insignifiants.

Ce presbytère a subi plusieurs modifications. C’est un vieillard en décrépitude auquel on a voulu rendre ses beaux traits de jeunesse. Quoi qu’ayant un aspect de maison seigneuriale, il n’a pas même de quoi loger convenablement un vicaire.

Cette grande maison n’a que deux cheminées : celle de la cuisine et celle de la chambre curiale. Un autre grave inconvénient qu’avait cette maison, c’est le bruit de la place publique et d’un four banal construit sous ses fenêtres.

Cimetière

La sépulture des morts eut lieu, d’abord, sans doute, dans l’église dont tout l’intérieur est rempli de tombeaux.

Dans la démolition du presbytère, en 1841, et en faisant les fouilles pour la nouvelle église, l’on a trouvé sur la loge de ce dernier bâtiment, les preuves d’un 2e cimetière. Les tombeaux se composaient d’un tronc d’arbre creusé sous forme humaine. Quoique le presbytère fût très vieux, on en trouvait encore de moitié conservés.

Un troisième existait au sud-ouest de l’église et occupait probablement la moitié de la basse-cour actuelle et la partie sur laquelle a été construit le nouveau sanctuaire en 1848. On trouvait, en cette année, sur cette partie, plusieurs tombeaux en maçonnerie avec des ossements assez conservés.

Le quatrième est le cimetière actuel, sans les agrandissements donnés. On y arrivait par trois portes : la 1ère qui était sous le porche, la 2ème au midi, en face de la maison Saurel et la 3ème au fond du jardin Gouttoule, aujourd’hui Fastré.